Pour l'édition 2016 de sa journée de formation des juges de dressage jeunes chevaux, la SHF avait élargi le public en l'ouvrant aux cavaliers, aux entraîneurs ainsi qu'aux juges de complet et d'attelage. Ce sont ainsi plus de 80 personnes qui se sont retrouvées à l’INSEP pour cette journée animée par Isabelle Judet et Alain Francqueville.
Après quelques mots d'introduction, Guillaume de Thoré, directeur de la SHF a demandé à chacun des participants de se présenter.
Odile Van Doorn, présidente de la commission dressage de la SHF a présenté les nouveautés concernant les qualifications de juges pour jeunes chevaux.Dorénavant, pour conserver leur qualification, les juges SHF devront suivre une formation au moins tous les 2 ans (formation SHF ou formation organisée par les CRE et validée par la SHF).
A partir de 2018, les juges de niveau National et plus ayant suivi une formation SHF (ou reconnue par la SHF) dans les 2 dernières années seront inscrits sur une liste de juges pour cycles libres.
Ensuite, la parole a été donnée au duo de formateurs qui s’est avéré complémentaire :
- Alain Francqueville a rappelé le rôle du juge de jeunes chevaux, l’échelle de progression, les critères de jugement de chaque allure, insistant à chaque fois sur la précision du vocabulaire
- Isabelle Judet a projeté de nombreuses vidéos, que le public devait juger et commenter, ce qui a été à l’origine de nombreux échanges enrichissants.
Il serait trop long de faire un CR exhaustif de cette journée, mais voici les points qui nous ont semblé importants.
1 - Isabelle Judet nous a présenté la vidéo d’une Master Class de Carl Hester qu’elle considère aujourd’hui comme la personne la plus « juste » dans le travail des jeunes chevaux. À la lumière de cette vidéo, les idées principales sont :
- Un cheval qui a envie de travailler ;
- Une qualité d’allures naturelles presque « normale » : ne pas chercher des allures exceptionnelles, mais des allures ouvrant la perspective d’une possibilité de rassembler ;
- Un cheval qui peut varier son attitude sans impacter la qualité des allures (rythme, cadence, vitesse)
2 - Le trot : rechercher régularité de la cadence (en ligne droite, sur les courbes et dans les développements), vitesse des postérieurs, engagement, symétrie. Attention aux allures « fabriquées » avec un trot suspendu.
3 – Le pas : c’est l’allure qui a été à l’origine des plus grandes discussions et des plus grands écarts de notes. Dans l’ensemble, les notes données par l’assistance étaient plus sévères que celles données par Isabelle Judet ainsi que par les juges qui ont effectivement jugé les reprises que nous avons visionnées. On recherche un pas actif, avec un rythme bien à 4 temps égaux (un observable : le postérieur et l’antérieur du même côté forment un V), avec une bonne ondulation du dos.
Attention à ne pas chercher la moindre faute de rythme et se « jeter » dessus en descendant fortement la note de pas.
Un petit observable intéressant :
• au pas moyen, le bout du nez du cheval doit être approximativement à la hauteur du genou du cavalier ; • au pas allongé, il doit être approximativement à la hauteur du bas du tapis de selle.
5 - Remarques générales sur les notes : toujours avoir à l’esprit la correspondance entre les notes et les commentaires. Si on pense « c’est bien», il faut mettre 8.
• Terminer par une petite synthèse positive, qui peut comporter une note humoristique, même si la prestation était décevante : « il ne s’est pas présenté sous son meilleur jour aujourd’hui, cela ira mieux demain ... »
Questions diverses
- Commentaires oraux
Faut-il les faire à l’issue de la préliminaire ou de la finale ?
En international, les commentaires ne sont faits que pour la finale. Les entraineurs français ont fait remarquer qu’il serait plus intéressant de les faire à l’issue de la préliminaire pour pouvoir en tirer les enseignements pour la finale. Les commentaires oraux apportent toujours un plus par rapport à l’écrit : l’oral permet des nuances que l’écrit ne permet pas sauf à écrire des commentaires très longs. En pratique, il n’y a pas de règle. Cela dépend surtout du temps disponible. Rien n’empêche de dire les commentaires pour les 2 épreuves. Il faut juste que le jury se mettre d’accord avant le début des épreuves et se tienne à sa décision tout au long du concours.