Si j’ai monté en concours jusqu’au niveau Saint Georges, j’ai vite préféré officier en bord de piste comme entraineur et comme juge. J’adore monter à la maison mais je ne suis absolument pas compétitrice, probablement car je suis trop perfectionniste et que c’est essentiellement le travail de base qui me fascine.
Lorsque j’étais petite, mon père, chirurgien orthopédique, opérait fréquemment des jockeys. Passionnée de chevaux dans une famille néophyte, je réclamais d’aller monter en entrainement au course (par esprit de contradiction ?). J’étais prête à tout pour être avec les chevaux et pour ramener leur odeur à la maison ! Aujourd’hui, je conserve mon amour des chevaux mais je les connais mieux, j’ai appris à les observer et à les écouter.
Après quarante ans de métier, j’en découvre encore chaque jour et je dois beaucoup de mes progrès au jugement qui force à se remettre en question et à évoluer. L’entrainement de Camille et Corentin occupe la majeure partie de mon temps, je suis chaque jour à leur côté pour chacun de leur chevaux. Quand je pars juger, ils me réclament mais je leur réponds que je puise dans le jugement l’approfondissement de mon savoir. Être au contact des meilleurs chevaux du monde me pousse toujours un peu plus loin dans mon appréciation et dans ma technique.
Je m’intéresse beaucoup aux autres, je suis toujours occupée à quelque chose (hyper active ?), j’apprécie un bon livre et une tasse de thé, je considère les animaux autant que je considère les hommes (d’ailleurs, ma labrador Gouache mange volontiers à table !), je m’émerveille toujours d’un beau paysage, j’apprécie chaque rayon de soleil, je pense qu’il faut faire à 100% tout ce que l’on entreprend.